Un pas de côté, en avant, mais un pas de plus
–
Une timidité bien vite dépassée
par la joie d'une rencontre collective, du bleu, un émerveillement, une beauté
tout en justesse, et une simplicité, surtout. Loin de résumer par ces mots
l'ensemble du séminaire Autographie – Projets de Vie des six et sept février
2016, la résonance intérieure est là, forte. La démarche n'était pourtant pas
des plus simples : « savoir où l'on est pour... », à vous de
compléter ; telle fut la couleur initiale énoncée par Françoise Bernard,
présidente de séance et à l'initiative du projet. Vaste terrain de la quête de
soi, activement défriché durant ces deux jours, qui continuera (heureusement)
de l'être, tant l'expérience a marqué les esprits. Cela, parce que chacun avait
accepté le pari lancé à la volée, celui de croire qu'il y aura rencontre,
qu'elle peut aussi ne pas être, mais qu'on aura quand même laissé la porte
ouverte.
Qui dit expérience hors du commun
dit machinalement expérience hors du temps, doxa vigoureusement démentie au 65
avenue Félix Faure, où le plongeon au cœur de la temporalité éveille ; un
hic et nunc bourré de liberté et d'humanité, où l'on redécouvre le droit de
changer d'avis, même sur ce qu'on a écrit cinq minutes plus tôt, où l'on montre
ce qu'on veut à qui l'on veut, où l'on parle à soi, un peu seul et surtout
grâce à l'autre. L'autre est vu comme un détour nécessaire au bienfait
inaltérable, donnant une distance nécessaire au dévoilement de soi. Quoique
l'on reste seul dans son labyrinthe de vie, face à son propre Minotaure comme
Thésée l'était du sien, les autres demeurent en nous et n'ont pas fini de nous
habiter, nous non plus d'ailleurs. Alors balayée l'idée du médiat dérangeant et
tourmenteur, oui à la couleur du détour qui nous montrera peut-être un nouveau
chemin dans ces méandres, un autre fil d'Ariane ! Et peu importe sa forme,
écriture, partage à deux, à trois ou en grand groupe, dessin, le médiat sera
toujours là.
Les idées infusent, diffusent
spontanéité et joie. Hé oui, cela a beau être un séminaire, il faut bien mettre
un nom sur cette chose étrange à laquelle on ose pourtant participer, rien de
guindé, pas de planning affiché, et si l'on se doit bien de respecter un timing,
c'est pour mieux se l'approprier. Car loin de parler dans le vague et d'énoncer
de plates vérités sur l'existence, tout est fait pour pousser la réflexion hors
de ses retranchements, pour une ouverture en profondeur. On ne soumet pas à la
question mais on laisse être, et c'est finalement ainsi que cela marche le
mieux, pour creuser par la suite. Progresser dans la connaissance de l'autre et
y déceler d'étonnantes résonances, l'épauler en acte durant deux jours et en
esprit pour le reste, en sachant qu'il fera de même, chacun dans son
labyrinthe...un pari à prendre.
Climène Périn
Février 2016 -Paris
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